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  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 10:01

  Le serpent Rouge, nouveau spectacle de la compagnie Indigo est en tournée au Etats unis!

 

Voici les dates, envoyées gracieusement par Miles Copeland lui même, qui les a tapées sur son clavier de ses petits doigts ( eh oui, vous le verriez, il fait tout lui même cet homme, donc je ne doute pas un instant, que cette nuit, il m'ait personnellement envoyé le mail, pour que je puisse relayer l'info sur mon blog; quand on voit qu'il vend lui même des teeshirt à 2 dollards, dans des tentes de fortune, en blue jean, et tee shirt tati, et qu'il se démène comme un diable, pour grapiller un peu, on peut tout imaginer! d'ailleurs, un de ses bons amis, disait de lui en riant qu'il devait être marchand de tapis dans une vie antérieure; moi je dis qu'il pourrait vendre des congélateurs aux esquimos tant il a la bosse du commerce, mais revenons à nos moutons, c'est à dire aux trois délicieuses jeunes femmes qui dansent le Serpent Rouge!)

 

date :

May 2- Santa Barbara, CA
May 3- Bakersfield, CA
May 4- San Francisco, CA
May 5- Los Angeles, CA
May 6- San Diego, CA
May 13- Ashland, OR
May 14- Eugene, OR
May 15- Bellingham, WA
May 16- Portland, OR

 

Autrement dit si vous habitez la Californie, l'Orégon on l'état de Washigton, vous êtes des veinards (des)!!!

 


 

Mais qu'est ce que le Serpent Rouge?

C'est un texte ésotérique qui parle du treizième signe du zodiaque, le Serpentaire... et qui aussi a un lien direct avec cette histoire du Prieuré de Sion, et du Da Vinci Code... bref...

Sachant que Rachel et Mardi font quasiment quotidiennement de l'astrologie, cela ne m'étonne guère... maintenant, je ne sais pas du tout quelle aspect de ce texte elles auront décidé de mettre en scène. Mais Rachel déclarait dans une interwiex qu'elle voulait que sa danse devienne plus spirituelle et moins "senxsuelle" ... c'est peut être la première étape?

 

Le Serpent Rouge est aussi le titre d'un récit de Henri de Monfreid, l'aventurier de la mer rouge ( il n'en a pas vu de toutes les couleurs, lui, que du rouge...)

Mais je ne sais pas si Rachel l'a lu aussi!

 

Sur la photo on voit Rachel, Mardi et Zoé!

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29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 19:47

 Et bien samedi soir, j'étais au théâtre Adhyar, à Paris, pour voir Fanyda et sa compagnie dans le spectacle "bellydance" que j'attendais impatiemment!

J'étais assez ravie et émue de la revoir, car elle est pour moi en France l'une des plus belles danseuses orientales qui soient!

Je lui ai consacré sur ce blog deux articles que je vous invite à lire pour la découvrir...

Là, je me propose de faire un compte rendu du spectacle!


Fanyda avait vu grand : trois heures de spectacle! Elle avait invité en première partie Isia et sa compagnie joliment nommée " Roses des sables" et l'orchestre El Noujom composé de trois percussionnistes ( darbouka et grosse caisse) et d'un chanteur qui tenait aussi le clavier. Les musiciens ont apporté avec eux beaucoup de vie, d'enthousiasme, de décontraction au spectacle. Cela me changeait joyeusement de l'ambiance figée et tellement sérieuse de la salle Pleyel ou j'étais la veille : je ne compare pas, je ne dis pas " ceci est mieux que cela" mais je remarque qu'au gré des cultures, les différences qui s'affirment créent toute la saveur... et là, passer de la plus pure tradition de salle de concert parisienne classique à une ambiance orientale débordante de vie, ma foi, j'adore!

Je reparlerai à l'occasion de Isia et sa compagnie, mais cette danseuse a un potentiel qu'elle pourra développer au fil des scènes, car les scènes propulsent dans la lumière et obligent à se dépasser, à sortir le meilleur de soi même. C'était l'une des premières scènes de théâtre pour Isia et sa compagnie, et elles n'ont fait aucun faux pas! Elles doivent bientôt donner un spectacle au théâtre M ravel qui s'intitule Lune de Miel et qu'elles vont pouvoir peaufiner dans les semaines qui viennent.


Quand les danseuses de Fanyda sont arrivées, vêtues à mi chemin entre les costumes que nous portions chez Mia, et ceux de Rachel Brice, j'ai fait " wouahhhhh"!!!

Elles étaient superbes! Elles sont arrivées dans la salle, en noir, avec des coiffures ethniques ornées de fleurs, des bijoux " tribaux", et un air de vous ensorceler les gens dans la salle!

Vraiment superbe!

Puis elles se sont retrouvées toutes les douze sur la scène, et cette entrée, qui était un clin d'oeil plein d'humour au Bellydancer superstar de miles Copeland, était très très réussie!!!

Ensuite, se sont succédées des ensembles, des solos et des chansons... les danseuses de Fanyda sont toutes belles sur scène; certaines, que je connais depuis trois spectacles ont une belle technique et une belle présence, et on sent chez elles l'habitude de la scène qu'elles investissent pleinement;   chez les nouvelles,  on remarque de la personnalité, mais surtout l'amour de la danse et de l'expression. Je souligne au passage que pratiquement toutes les danseuses ne vivent pas de la danse et ont un métier à côté. D'où la performance à souligner, car cela demande de leur part beaucoup de passion, d'investissement pour monter sur scène et s'y affirmer!

Le groupe de danseuses que je connaissais à redonner le solo de percussions qui m'avait tant plu à Trianon. Bravo à elles, car il est très difficile d'être parfaitemen synchrone quand on danse à plusieurs un solo de percussions. Beaucoup de filles rayonnaient en le dansant, malgré les difficultés techniques qu'exigent les isolations et les vibrations!

Et puis les solos de Fanyda!

Fanyda m'a complètement émue sur un solo assez lent, dans un rythme à trois temps, où elle était vraiment très expressive, toute en sensibilité. A ce moment là, elle offrait vraiment son âme...

Une fois qu'elle est sur scène, on oublie tout le reste, et c'est alors que me revient la phrase de Graham " le centre de la scène, c'est là où je suis " et qui va si bien à Fanyda, car on ne peut pas la lâcher des yeux. Elle nous embarque dans son univers, ce que seul les grands artistes sont capables de faire, et là, on ne cherche pas à savoir quelle technique elle a, ce qu'elle fait, non, on l'accompagne dans son cheminement, et sa palette expressive est vaste!

Car si j'ai été particulièrement émue par ce solo, je n'en ai pas moins apprécié les autres, où l'on retrouve son charme, son espièglerie, sa complicité avec le public, sa vivacité,  sa joie aussi!

J'ai retrouvé en elle cette musicalité que j'aime tant et que je cherche en premier dans les danseuses, tout style confondu : Fanyda est toujours en totale improvisation sur scène mais cela coule de source pour elle... elle danse comme elle respire, elle est magique...

Et l'expressivité de son visage, la lumière de ses yeux m'ont rappelé Malavika, la danseuse indienne de Baratha Natyam, qui a elle aussi cette lumière si particulière, comme si à ce moment là, la danseuse recevait ces ondes et son inspiration directement d'une source mystérieuse...

Bref, un grand moment d'émotion et de bonheur! Merci à elle!


Ses enfants eux aussi étaient sur scène : sa fille est devenue une très jolie danseuse, dont le charme tient, en partie, à la candeur qui émane d'elle. Et son fils, qui est un tout jeune adolescent, a exécuté une danse au bâton, comme les hommes égyptiens, avec une belle assurance.

Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est la vie qui émanait de ce spectacle qui était tout le contraire d'un show froid et glacé, réglé au millimètre, à l'américaine. Il y avait une douceur de vivre qui était contagieuse car tous mes voisins et voisines se sentaient bien pendant le spectacle, et on n'a pas vu le temps passer. Ca, c'est un signe!!!


 Merci encore à Fanyda et à sa compagnie pour cette belle soirée, que je garderai précieusement en mémoire comme les précédentes...

Peu de photos, ce soir, car overblog explose et ne veut pas les charger.. mais elles seront mises bientôt!!!!!


Compléments d'informations  :

à lire sur ce blog :

site de Fanyda : www.fanyda.free.fr

orientalement Fanyda 1 ( article )

orientalement Fanyda ( article)

Site de Isia et les roses des sables : site des roses

 

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7 octobre 2006 6 07 /10 /octobre /2006 14:55

  N'est elle pas magnifique???? Mia adorerait son costume et sa pose, j'en suis sûre!!!!

Rachel a quitté les BBDS, MAIS, Miles Coppeland veille sur la compagnie Indigo, la compagnie de Rachel, et leur organise même un US tour, avec un nouveau spectacle intitulé " Le Serpent Rouge" en français, s'il vous plait!!!! Pas idiot, le Miles Coppeland!!!

Pentaphobe, le génial compositeur de Rachel lui a aussi relooké son site.... il est tout en flash, un peu étrange, avec de belles musiques, et sans chichi...

Compagnie Indigo : la couleur du 6ème chakra, Ajna.... celui par lequel la conscience et la volonté se réalisent... celui de la double vue....

Mystique, Rachel l'est sûrement... car cette couleur signe les mystiques...

A présent, j'espère que Miles aura la bonne idée de faire tourner la compagnie Indigo en Europe...

Il n'y a plus qu'à l'attendre et à espérer...

Tout comme j'espère que Rachel reviendra donner des stages à Paris... avec ses yeux de chats, sa belle voix grave, sa maitrise de tous les mouvements qu'elle propose, sa douceur et son intensité... sa simplicité et sa gentillesse... Rachel est unique...

d'ailleurs, promis, je mettrai en ligne tout le travail que Rachel nous avait fait faire sur 16 heures...

J'ai un autre souhait, que le génial Pentaphobe sorte un autre disque...

Si vous connaissez des musiques de cette qualité et de cette inventivité, de cette modernité et de cette musicalité, SVP, dites le moi!!!!

 


 

le site de rachel brice : http://www.theindigo.net/2006/

 

A lire aussi sur ce blog : Rachel Brice, portrait

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 10:56

  Pourquoi mettre en tête de cet article cette sublime photo du film les tziganes montent au ciel?

Parce que d'une certaine manière, il a été un peu le "film" conducteur du stage du 17 septembre. Ce stage avait pour thème " les danses tziganes d'Europe centrale" et nous avons une fois de plus été gatées par Simona... un grand moment de danse et de partage aussi.

Simona adore ce film; musicalement, il me boulerverse profondément. Dans une des séquences, on voit une fillette chanter avec une voix qui ne semble pas lui appartenir une chanson qui me tire les larmes... Simona avait prévu des mouvements pour bien incarner cette musique où l'émotion monte du plus profond de l'être.

Cette fois ci, Simona a accordé du temps pour un long travail avec le châle. Elle nous fait bien comprendre que ce ne sont pas les gestes qui comptent, mais l'attitude, ce que l'on ressent intérieurement. C'est toujours très beau à voir, un groupe d'une quinzaine de filles, tout âge et taille confondue, manier les châles aux couleurs chatoyantes, vêtues de longues jupes colorées.

 

J'ai à ce moment amèrement regretté d'avoir un châle trop court, qui ne permettait pas de vraiment avoir des gestes amples, mais tout étriqués!!!

Il faut dire qu'à Paris, trouver de grands beaux châles russes pas trop ruineux, c'est mission impossible... à moins que vous n'ayez des adresses secrétes!!!

Et puis nous avons aussi travaillé les contretemps, les mouvements de jupes, les rotations, les mouvements ronds de hanche sur des rythmes " egyptiens" (rythme irrégulier roumain)

 

 

Je suis toujours fascinée par la culture de Simona qui nage comme un poisson dans l'eau dans toutes les différences musicales, qu'elles soient hongroises, russes, serbes, roumaines, turques, de telle ou telle région, de pouvoir expliquer ce qui fait la différence dans le style... car tout est là : le style, ne donnera pas le même rendu sur un même mouvement... c'est simplement magique!

Parfois, elle dit le plus simplement du monde : " j'ai vu l'autre fois une troupe de danseuse tzigane sur scène, et bien leurs bras étaient faux parce que personne ne leur avait dit que quand on bouge les épaules et que l'on tient le châle, les coudes restent en place..."

Elle cotoie ses amis rom depuis si longtemps qu'elle baigne parfaitement dans cette culture qui est désormais la sienne...

preuve en est : Simona est une grande voyageuse qui parcours le monde, de l'ile de la Réunion où elle vit, à la Serbie, d'où elle vient, à l'Inde du Nord, source même des danses et de la culture rom...

Et Simona est si simple!!!!

Dès que les musiques retentissent, les émotions surgissent, vraies, authentiques. On ne peut pas tricher avec cette musique là....

 

 


 

 

Il y avait parmi nous la fille de l'écrivain Maximoff, qui a beaucoup écrit sur les tziganes, et qu'il  connaissait bien puisque lui même était un rom. Cette femme charmante, conteuse, vous donnera tous les renseignements sur les très très nombreux livres de son père ( elle s'en occupe depuis sa disparition)

Elle nous a aussi parlé d'un centre d'études tziganes qui se trouve rue de l'Ourcq, à Paris, qui prête films, livres sur cette culture encore victime de tant de préjugés!....


 

 

 

Cette photo, c'est moi à treize ans....!  J'interprètais ( avec une joie telle que  X... ans plus tard, je me rappelle encore de la chorégraphie!!)une danse slave, sur du Dvorak. La location de bottes de danse de caractère étant trop chère, on avait coloré nos pointes avec de l'encre rouge...

La danse de caractère n'est pas de la danse tzigane, certes, mais on retrouve quand même un certain état d'esprit, et parfois des positions de coudes ou de bras...

J'adorais cela!

Dès que l'on pouvait dévier de l'axe si rigide de la danse classique, faire des épaulés, des déhanchés, j'étais en joie....

j'ai toujours gardé de cette époque un amour profond pour les musiques d'Europe centrale et de l'est... et grande a été ma surprise, quand à un cours de danse orientale, j'ai retrouvé des positions de bras similaires à celle que vous voyez... c'est ce jour là que j'ai compris que la danse avait fait un grand grand voyage...

Quand je danse à présent, c'est moi qui voyage.... bien au delà de moi même ou des frontières musicales...

 

 


 

Renseignements complémentaires :

site de Simona JOvic : www.simonajovic.com

pour contacter Nouka Maximoff : nouka@nomade.fr

centre des études tziganes : http://www.etudestsiganes.asso.fr/ressources.html

 


 

A lire sur ce blog :

Simona Jovic

Danse kalbeya

Voir aussi le blog : gadji, dans mes favoris!

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25 août 2006 5 25 /08 /août /2006 07:02

 

Fanyda à Paris

Avant d'ouvrir son école à Grenoble, Fanyda a longtemps dansé à Paris. Elle est devenue danseuse " de fil en aiguille" en commençant la danse, puis en tombant amoureuse de la culture orientale au point que la danse devint une vraie passion. J'aime bien l'expression canadienne qui dit " tomber en amour". Je trouve qu'elle sied parfaitement à Fanyda et à son rapport à la danse orientale.

" Je me suis interessée à tout ce qui concernait l'Orient : son histoire, ses traditions, sa musique, sa culture. La danse orientale a fini par prendre beaucoup  de temps et à empiéter de façon considérable sur ma vie. Je mangeais danse orientale, je vivais danse orientale. La passion? oh bien plus que cela!..."

Je me souviens chez le percussionniste Hassan Abdelmalek, il y avait une immense photo d'elle accrochée au mur. Son nom lui-même est original, et, je ne pense pas me tromper, mais sonne parfaitement oriental, sans être vraiment d'origine orientale : choix élégant d'une femme qui se reconnaît dans la culture orientale sans "usurper" une identité.

Fanyda a dansé dans la compagnie de Mayodi avant de créer elle même sa compagnie a Paris. Elle se souvient d'ailleurs avec une profonde émotion de la réaction de ses danseuses lorsqu'elle leur a annoncé qu'elle quittait Paris. 

" Ce souvenir est a jamais gravé dans ma mémoire.  Ce moment où j'ai vu des larmes couler sur leurs joues restent un moment fort, intense, et inoubliable. Le fait de voir une telle émotion les envahir à ce point, m'a bouleversée à tout jamais. J'ai pris conscience à ce moment précis de la charge émotionnelle de nos relations."

Elle ajoute que des moments inoubliables, elle en a connu d'autres : " mon premier spectacle avec ma propre compagnie et mes propres chorégraphies, les tous premiers témoignages du public, les premiers pas de sa fille sur scène."

 

 

 

 

Danseuse de mère en fille?

Tiens! Sa fille se destinerait elle à devenir elle aussi danseuse orientale? Qu'en pense sa maman?

"Ma fille est venue seule à la danse orientale même s'il est certain qu'elle a été bercée par la musique orientale depuis sa tendre enfance. C'est elle qui a demandé à suivre les cours que je dispensais. Depuis deux ans, elle fait une heure de danse par semaine. Elle est très douée!

Mais je souhaite que la danse reste sa passion: ce métier et ce milieu dans lequel j'évolue est très difficile et l'égo y est surdimensionné. Comme toute maman qui se respecte, je souhaite lui épargner tout cela, mais si c'est ce quelle veut vraiment faire alors j'espère pouvoir la conseiller du mieux possible et mettre mon expérience à sa disposition. Je ne l'y encouragerai pas, mais bien sûr, je ne la découragerai pas!"

Cela me rappelle presque mot pour mot les propos de Noella Pontois, danseuse étoile, à propos de sa fille Miteki Kudo. Le métier de danseuse est un métier terriblement dificile, de par ce qu'il exige sur le plan du corps, déjà, mais aussi, pour tous les sacrifices qu'il exige sur le plan personnel.Les danseuses le savent très bien, qu'elles soient issues du monde classique ou oriental!

 

 

Un film en projet....

Fanyda se dit encore ouverte à beaucoup de styles, d'artistes chanteur, musicien ou danseuse. Elle aime particulièrement Naïma Akef, Oum Kalthoum... mais elle avoue aussi n'avoir jamais " été fan de quelqu'un en particulier".

Si elle regarde des dvd, ses choix se porteront sur les comédies musicales ou les films sur la danse, y compris Dirty Dancing ou Grease. Ces comédies la fascinent "de part leur complexité et leurs richesses : danse, chant, travail théâtral : l'écoute de l'autre, le travail de groupe"

Fanyda fourmille de projets, et on ne soupçonnerait pas l'existence de certains! Que le cinéma s'interesse à elle, et qu'il y ait un projet de film, voilà qui est formidable pour elle et la danse : " Je souhaite vivement que ce film montre une image positive de la danse orientale. Que ce film en montre toutes les facettes. j'espère qu'il reflètera davantage la beauté artistique de la danse, le travail acharné qu'il faut produire, plutôt que son image ravageuse même si elle existe. Je voudrais que la danse soit belle et vraie. Je suis très confiante en Abdel, le réalisateur. je sais qu'il a à coeur de montrer la danse orientale en tant qu'Art. Il adore et surtout respecte la danse orientale.

 


 

A quand une fédération, un diplôme?

Comme beaucoup de femmes lucides sur la danse orientale au nombre duquel je compte aussi Leila Hassan qui a toute mon affection, Fanyda s'exprime sur le besoin d'un diplôme, d'une fédération, mais reconnait que ces projets se heurtent à des problèmes difficiles à résoudre :

" A quand un diplôme, à quand une véritable reconnaissance? Je   dis mille fois oui à la création d'une fédération, ce serait idéal mais reconnue par qui, sur quels critères? Il y a là un débat qui n'aura jamais fin. Les professionnels ne s'entendant déjà pas entre eux, je suis très pessimiste quant à l'avenir reconnu de la danse orientale. La danse orientale a le succès qu'elle connait aujourd'hui... tant mieux... "

Je pense que Fanyda dansera longtemps, au vue de son énergie, de son punch, de sa passion, mais elle même s'explique :

"J'espère être suffisamment lucide pour arrêter quand il le faudra. Le pire moment de la vie d'un artiste c'est de tomber, d'un coup, du haut de l'échelle. Je veux quitter la scène et l'enseignement avec dignité."


 

Le plus étonnant....

Dans la longue interwiew que m'a adorablement accordée Fanyda, une chose m'a vraiment émue...

Elle confie : " J'adore aussi les musiques écossaises et irlandaises car elles me font voyager dans ces belles contrées sauvages où je rêve d'habiter et où j'habiterai très certainement..."

Je ne sais pas pourquoi, quand je lis ces lignes, je suis émue aux larmes... notre Orientale Fanyda a déjà la flamboyante chevelure des Irlandaises. je l'imagine sur les landes sauvages, cheveux au vent, comme une  héroïne de légende, vivant librement, au son de la harpe, ou bien des violons et des tambours, des flutes qui résonnent dans les pub plein de vie, de musique... 

Espérons alors qu'on pourra encore la voir danser, libre et heureuse, près d'un loch mystérieux, où sur la lande, en compagnie des Elfes malicieux....

 

 

 


 

 A lire : orientalement Fanyda (1)

 

site de Fanyda : www.fanyda@free.fr


Fanyda est en tournée nationale à partir de la rentrée!!!

Plus d'info et toutes les dates sur son site

Sera à Paris les 26 et 27 janvier!

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20 août 2006 7 20 /08 /août /2006 08:25

C'est tout à fait par hasard que j'ai vu Fanyda pour la première fois sur scène il y a plusieurs années. J'avais tout simplement suivi des amies qui faisaient de la danse orientale dans un petit théâtre que je ne connaissais pas. Je ne savais pas trop à quoi je devais m'attendre. J'avais vu à la TV des reportages sur la danse orientale en cabaret, et sincèrement, si j'avais bien aimé, je n'avais pas été transportée. Trop de paillettes, avais-je pensé.

Je ne sais plus très bien, six ou sept ans après, comment commençait le spectacle qui présentait plusieurs tableaux,  mais  la toute première apparition de Fanyda sur scène reste elle à tout jamais gravée dans ma mémoire. Elle portait  un costume rouge, magnifique, de très bon goût,  sa chevelure bouclée flamboyait. Elle dansa sur un solo de percussion avec vivacité, passion, énergie et sens musical très sûr. Le choc absolu!

Ce n'est pas sa technique, ou son charisme, immense, ou sa chorégraphie, ou quelque chose de précis qui me transportèrent le plus, mais l'impression qu'elle ne faisait qu'un avec la musique, et que le rythme résonnait dans son corps et mettait en mouvement les épaules, ou le buste, ou le bassin, ou tout autre partie de son corps d'une manière à la fois énergique, précise, fluide... car en tant que musicienne,  c'est toujours cela qui m'émeut le plus chez un danseur : sa faculté à ne faire qu'un avec la musique.

En plus,  la connivence qu'elle installa d'emblée avec le public par ses regards, des petits gestes à son intention, des petits riens qui font toute la différence, prouvaient que Fanyda n'était pas enfermée dans sa bulle. Son espièglerie apportait en plus à sa danse une legereté, une fraicheur que je n'avais jamais vues encore, et que depuis, j'ai très peu rencontrées chez les danseuses orientales.

Fanyda s'explique la dessus : " Lorsque je danse sur scène, je suis toujours en absolue improvisation. Bien sûr, je connais parfaitement mes musiques car j'ai besoin de pouvoir  m'y plonger profondément,  mais mes interprétations varient immanquablement d'un spectacle à un autre. J'ai besoin de ressentir le public, d'être en osmose avec lui.  Mon corps doit être un instrument qui va éveiller l'oreille du spectateur. Je dois être en mesure de lui faire entendre un instrument auquel il  n'aurait peut-être pas prêté attention. Je veux aussi faire monter en lui l'émotion cachée au fond de son coeur."

 


 

Ainsi donc, voilà pourquoi pendant les solos de Fanyda, on a cette sensation d'entrer au coeur de la musique...

Après ce spectacle, je suis retournée voir Fanyda danser plusieurs fois. Au théâtre Adhyar, et au Trianon, où j'ai même entrainé des amies qui ont plus l'habitude de l'opéra de Paris que de la danse orientale!

C'est après l'avoir vue dans ce théâtre que j'ai eu envie de parler d'elle sur les différents forums de danse classique, car ce qu'elle présentait me paraissait digne d'être mentionnée sur Critical dance et de la contacter. Et là, j'ai été étonnée par sa gentillesse, sa disponibilité, ses réponses toujours rapides et élégantes aux mails que je lui adressais.

 

J'ai compris que comme la plupart des artistes qui m'inspirent au sens premier du terme, Fanyda possédait la générosité sur scène parce qu'elle la possédait dans la vie. D'ailleurs, dans ses spectacles, elle invite toujours des artistes : j'ai ainsi pu découvrir une artiste absolument fabuleuse qui s'appelle Melisdjane, qui m'a elle aussi éblouie.

Fanyda, pour ses spectacles, règle tout elle même : chorégraphie, mise en scène, choix des costumes, artistes invités ( au sens large du terme, puisque des dromadaires ont même été les guests de son spectacle à Trianon et au stade de France). Ce qui dénote une énergie prodigieuse et une passion absolue.

Cette passion de la danse, elle la partage non seulement avec son public, mais avec tous ceux et celles qui voient la danse orientale comme un art et désirent apprendre :

" Je partage ma passion et mes émotions avec le public, je transmets mon saoir à mes élèves au travers de mes cours. Je transmets mes connaissances également à des femmes qui font le voeu auprès de moi de vouloir enseigner ou danser de façon professionnelle. Je les bombarde de conseils. Je ne retiens aucune information. "

 Isia, qui est elle même danseuse et directrice de   compagnie, ne démentirait pas ses propos!

Quand à sa compagnie elle même, j'ai été étonné par la qualité du travail présenté : les danseuses étaient bien sûr parfaitement ensemble, mais aussi parfaitement à l'aise sur scène. Certaines irradiaient un plaisir immense, ce qui est toujours une joie pour le spectateur. Les numéros de percussions sont parmi les plus étonnants, car techniquement difficiles à maitriser et pourtant, il n'y parait rien...

J'ai hâte de revoir Fanyda et sa compagnie sur scène et de continuer cet hommage à une artiste qui  apporte beaucoup à la danse orientale en France, art encore si fragile, parfois aimé ou rejeté pour de mauvaises raisons et si peu reconnu...

" Le rejet et l'engouement de la danse orientale viennent de clichés installés dans les esprits et les mentalités qu'il est très difficile sinon impossible de changer ou de modifier. On en revient toujours au même dans le sens ou un certain public pense que la danse orientale est vulgaire, érotique et ne possède aucun atout artistique. Alors, dans ce sens, elle attire ou rebute selon ce qu'on en attend. Et puis beaucoup de personnes sont loin d'imaginer que la danse orientale est un art qui demande des années de pratique, de connaissance et d'expérience"

 


 

A suivre!.... Orientalement Fanyda : portrait ( 2)

A lire : le site de Fanyda

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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 15:47

 Samia Gamal....

Je suppose que, sauf si vous faites de la danse orientale, vous ne la connaissez pas... C'est l'une de mes danseuses préférées, toutes catégories confondues ( classique, contemporain, etc...) et pourtant, je ne connais sa danse que par la video puisque Samia est morte depuis douze ans déjà.

C'était une danseuse fabuleuse et une femme très très belle. Là, sur cette photo tirée du film " Afrita Hanem" qui signifie madame la diablesse, elle à vingt cinq ans... elle dansera jusqu'à près de 70 ans.

Cette scène est sûrement l'une des plus réussies du cinéma égyptien des années 1940 : poésie, dimension onirique, chorégraphie parfaite, costume audacieux mais tellement chic, car aucune paillette, aucun ornement superflu ne l'alourdit. Le tissus flotte autour de la danseuse, renforce la grâce de ses bras, lui donne des allures à la fois de princesse mais aussi de libellule, de papillon, d'un insecte aux ailes diaphanes qui dansent avec lui.

 


 

" J'ai toujours eu la danse en moi" dit Samia Gamal, et pourtant, sa famille, comme beaucoup de famille de tradition musulmane voyait d'un très mauvais oeil la danse et refusait que leur petite Samia danse, même à la maison et pour elle. Elle dit encore qu'on la grondait terriblement si on la surprenait à exécuter quelques pas de danse. C'est parce qu'elle quitte sa famille pour aller travailler dans un atelier de couture qu'elle pourra finalement  faire le métier dont elle a toujours rêvé. Elle dansera d'abord dans des sortes de cabaret-théâtres très en vogue dans cette société d'avant guerre et d'avant révolution aussi,  avant d'entamer une immense carrière au cinéma. Le roi d'Egypte la nommera " première danseuse d'Egypte" et il ne s'y trompait pas!

 


 

Pourquoi l'aimé-je tant?

Parce que sa danse " orientale" est une pure merveille de finesse, de légèreté, d'intensité, d'espiéglerie, d'art. Elle glisse dans l'air, jamais le mouvement ne s'arrête, et il est tellement fluide que l'on ne voit pas comment Samia le réalise : on a l'impression qu'elle improvise sa danse comme elle respirerait. Certes, les chorégraphies empruntent  au ballet classique, aux danses latines, à toutes sortes de styles à la mode et mélangent tout cela à la technique orientale pour un résultat unique! Mais Samia se les approprie avec sa personnalité faite de féminité, de grâce, de fraîcheur.

Comme  toutes les danses dites orientales, l'énergie part du ventre et non des pieds, mais chez Samia, pas de lourds mouvements de bassin, pas de vibrations, pas de hanche "haut bas", d'accents marqués : rien de tout cela qui constitue une partie de la technique. Non, une danse fluide, aérienne, ou les bras suivent naturellement le mouvement  de son corps, avec  grâce et un raffinement immense et inattendu pour de la danse orientale, où les bras, en principe, ne font que cadrer le mouvement.   Rien a voir par exemple avec Fifi Abdou, qui danse un style baladi, ancré dans la terre, sans toute cette dimension de l'air...

D'ailleurs, la fluidité des bras de Samia révèle chez elle une grande souplesse du cou et des épaules particulièrement déliées chez elle. Le buste aussi peut s'incliner avec un naturel confondant qui est pourtant dû à une très grande maitrise des isolations.

Ses ondulations n'ont rien de lascif ni de vulgaire, ses déhanchements ne sont jamais suggestifs : sa séduction est faite de gaité, d'espiéglerie, de légèreté. Si je devais la comparer à une actrice d'aujourd'hui, ce serait Nicole Kidmann dans le rôle de Satine, par exemple, mais sans le côté tragique.

 


 

Et puis surtout le cinéma la magnifie :

 

 

que ce soit dans Afrita Hanem ou d'autres films, la dimension onirique est souvent présente; Samia danse au milieu de miroirs, ou de colonnes d'un palais de conte de fée, ou bien dans une rue d'egypte mais en robe de soirée moirée, ou bien au milieu d'une immense cage de cristal, ou bien encore derrière un paravent ajouré, un voile piqué de brillants sur la tête...

Elle semble irréelle, inaccessible, comme sortie tout droit d'un rêve.

 


 

 

Quand l'Occident lui offre des rôles, que ce soit la Vallée de Rois ou Ali Baba, on relègue sa danse à de l'oriental de divertissement, et franchement, je n'aime plus... où est passée la dimension artistique, la dimension onirique qui faisaient toute la beauté des films égyptiens des années 40?

La danse orientale vue par l'Occident est une danse séductrice qui ne fait plus rêver les hommes mais qui les fait saliver... c'est la toute la différence, elle est énorme car tout à coup, la danse orientale de Samia est réduite à distraire des hommes qui ne voient dans les danseuses qu'un objet de désir et non de rêve, d'une ouverture sur un monde magique, inaccessible, celui de quelque fée clochette malicieuse mais fidèle dans le pays du Jamais-jamais...

L'Occident n'a pas compris Samia ni la danse orientale.

Mais regardez  ces premiers films, sa danse, sa maitrise, sa créativité, son ingéniosité, et son absence totale de vulgarité. Regardez ses voiles s'envoler entre les colonnes sculptées de Palais de Mille et une nuits. Regardez l'énergie gracile et précise qui émane de ses épaules, regardez son regard, son sourire : on sent encore quelque chose d'adolescent ou d'enfantin qui efface la lourde sensualité qui caractérise parfois la mauvaise danse orientale. Toute l'énergie est libre, volatile. On dit que Samia est la première à avoir danser en talons, donc sur demi pointes, pour apporter encore plus de légèreté.

Samia était une fée. Elle a fait de la danse orientale un art à part entière. Les danseuses orientales d'aujourd'hui, si vulgaires dans les pays du Maghreb, Dina en tête, devraient s'en souvenir...

  

 

 

 


 On peut voir un documentaire sur Samia Gamal dans :

 

"regard sur le cinéma musicale arabe."

 


 

 


A lire aussi :

 

la danse orientale : entre fascination et répulsion

 

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 07:53

 

Qu'est ce que la danse kalbeya?

C'est l'une des danses les plus mystérieuses, fascinantes et envoûtantes que j'ai découverte tout récemment, grâce à Simona Jovic, danseuse rom.

 

D'où vient t'elle?

Du désert du Thar, qui est l'un des grands déserts du monde, situé dans le Nord de l'Inde, au Rajasthan. Le Pakistan n'est pas loin, et musicalement, je m'en suis tout de suite rendue compte en écoutant la musique.

Dans ce désert, vit la caste des Kalbeyas, qui est  celle des magiciens et des charmeurs de serpent. Non, non, nous ne sommes pas dans le tombeau Hindou de Fritz Lang, et la danse n'a rien à voir avec celle de Debra Paget, même si il y a un point commun, le cobra!

Au son du pungi, sorte de clarinette au corps rond, le cobra sort de son panier. A ce moment, la danseuse danse en décrivant sur le sol un grand cercle qui sera le domaine du cobra. Sa robe est noire, sa jupe très vaste, elle porte parfois des pantalons dessous, et a des sonnailles à ses chevilles pour bien marquer la structure binaire de la musique.

A partir de là, elle va improviser,comme c'est le cas pour toutes les danses et les musiques rom.

 


 

Rom?

 

Oui, gyspsy, tziganes, ghawazee... ils viendraient tous de là, de cet endroit du monde, du désert du Thar... quelques siècles avant JC, il semblerait que certains aient déjà quitté le Rajasthan et soient partis vers les plateaux iraniens, la Turquie. Mais c'est au 13ème siècle que leur exode va commencer, car ils sont chassés... ils partiront pour un long voyage, un long exil, et emporteront avec eux leurs musiques, leurs danses, qui, au cours de leur rencontre, s'enrichiront de ce qu'ils trouveront en chemin... c'est ainsi que vont naître toutes les musiques et danses tziganes, qu'elles soient turques, egyptiennes, d'Europe de l'Est, Russe, Espagnole... chacune, bien sûr, ayant développé au fil du temps ses caractéristiques propres. C'est par la musique et par la danse, par leur sens de l'improvisation que ces peuples rom ont gardé leur identité. Mais la source est commune:

 


 

Le Style

 

 

D'ailleurs, ce qui fut fascinant pendant le stage que je fis avec Simona Jovic, fut de retrouver beaucoup d'éléments qui appartiennent aujourd'hui au flamenco, aux danses tziganes : comme les accents d'épaules, les accents avec la tête, les petits accents avec les poignets, de multiples détails qui font la saveur de ces danses, car si le vocabulaire est commun, la façon de le prononcer change considérablement d'un endroit géographique à l'autre! Ainsi les mouvements sont plus ou moins marqués, exécutés sur des tempi qui changent, et bien évidemment, les instruments ne sont pas les mêmes non plus d'un pays à l'autre.  Les accents de hanche, communs à beaucoup de danses rom, sont   très vifs, très marqués, dans la danse kalbeya  et ils  s'accompagnent souvent de jeux de bras, de mains : tout est en mouvement. Mais au delà de la grande liberté des mouvements, le style est très défini par une multitudes de détails qui font toute la différence et qui, mal exécuté, font perdre le sens de la danse elle même.

Il fut tout aussi savoureux de retrouver des éléments qui appartiennent aux danses indiennes du Nord, comme le kathak : les danseuses  très souples, exécutent des cambrés impressionnants pour attraper avec leurs bouches ou même leurs paupières, toutes sortes de petits objets posés sur le sol. La position des doigts en "lotus"  est commune aux danses indiennes, mais la où le barahta natyam est très géométrique, très posé, très contrôlé, la danse kalbeya, elle,  a un côté complètement exubérant, vif, libre, joyeux, spontané, lancé dans l'énergie. Les sonnailles aux chevilles sont communs aux danses indiennes aussi.   De même que les tours qu'on retrouve non plus en baratha natyam, mais dans les danses kathak : les danseuses kalbeya ou Sapera ( qui veut dire serpent) les utilisent beaucoup en tournant longtemps sur place ce qui est très envoûtant. Elles peuvent ou non incliner la position de leur buste, jouer avec les bras, et marquer les accents par des gestes du poignets, des mains. Et leurs grandes jupes, leurs voiles délicats sur leur tête tournent avec elles. 

Ces danseuses dansent aussi beaucoup au sol, sur les genoux, et elles exécutent des mouvements de hanches, d'épaules, montrent leur souplesse.

 


 

 

 

 

 

Improvisation et transmission

 

Rien n'est structuré, rien n'est préparé, et la danse kalbeya est l'une des danses les plus vives que je connaisse. Visuellement, elle a quelque chose de très mystérieux, comme si les danseuses, par leur danse, lançaient des charmes, ou se livraient à quelques rites magiques.

La transmission, comme c'est le cas pour toutes les danses de cultures rom, se fait de père en fils, pour la musique, de mère en fille pour la danse. On regarde les grands, on imite, on apprend.

Si la transmission orale cesse, si la raison d'être de cette caste disparait, toute la culture mourra du coup elle aussi. On dit que cette caste kalbeay divertissaient autrefois les Princes. Itinérants, ils voyageaient et lorsqu'ils s'arrêtaient quelque part, ils montraient leurs tours, leurs serpents et leurs danseuses, un peu comme nos ménestrels, nos montreurs d'ours du moyen Age.

Aujourd'hui, ils se produisent dans les grands festivals qui sont donnés au Rajasthan et aussi pour les touristes. Ainsi, existe le risque qu'au fil du temps toute cette culture disparaisse ou se perde, ou même change... le pire peut être, serait le phénomène d'aculturation qui a touché déjà tant de pays...

 


 

 

 

 

 

S'initier soi même!

 

Ce qui est fabuleux lorsque l'on s'initie soi même à une danse, c'est qu'on la vit de l'intérieur et que tout de suite, on la comprend mieux puisque c'est le corps qui est sollicité et pas seulement l'esprit.

J'ai donc fait pendant ces quatres heures un long voyage qui m'a emportée beaucoup plus loin que d'habitude car cet univers m'était étranger, même si musicalement, j'ai trouvé bien des points communs avec la musique qawali.

je remercie vivement Simona Jovic qui sait rendre accessibles, vivantes, passionnantes toutes ces danses du peuple rom.

J'attends avec impatience le prochain stage!!!!

 

 


 

A lire aussi sur ce blog

Simona Jovic

site : http://www.simonajovic.com/

 

 

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18 mai 2006 4 18 /05 /mai /2006 19:55

Qui est elle? C'est Simona Jovic! Une danseuse rom qui est une de mes coups de coeur de l'année 2005! ( Mon autre coup de coeur pour Rachel Brice!) Comment l'ai-je découverte? Grâce à une annonce de ses stages sur un des nombreux forum de danse que je visite! Que proposait-elle? Un stage de danse rom d'Europe de l'Est! Qu'est ce qu'on y apprend?

A danser comme j'ai toujours aimé danser! Avec une impression de liberté, de ne faire qu'un avec la musique, souvent poignante, qui réveille des émotions très fortes en soi...

 

 

 

Lorsque j'ai découvert Simona et les danses dites tziganes d'Europe de l'Est, j'avais une toute petite expérience de la danse folklorique hongroise et russe que mon professeur de danse classique nous avait enseignée. Inutile de dire que j'adore ces musiques exubérantes, pleine d'ardeur, de vie, de flammes et de larmes. Tout l'être humain est exprimé la dedans, mais au lieu de pleurer sur son sort, sur son exil permanent, sur sa mauvaise réputation, le tzigane le danse,  le chante...

Au stage de Simona Jovic, j'ai appris les pas de bases de ces danses qui vont du sautillement et claquement de doigts à contretemps ( comme les guitare dans ces musiques qui ont souvent un rôle rythmique pour marquer les contretemps), au maniement de la jupe, du châle, au balancement des hanches... les hanches sont aussi mobiles que dans la danse orientale, mais la comparaison pour moi s'arrête là! Il y a une expressivité dans les danses tziganes qui n'a rien de décoratif, de " divertissant", de danse "seulement joyeuse", comme sont trop souvent montrées et dansées  dans les danses dites   "orientales"! Pour les danses tziganes,  l'émotion   est profonde, et on se sert de  celle que  l'on porte au fond de soi, sans tricher, et  sans forcément la montrer sur son visage. L'émotion guide la danse, mais en aucun cas, on ne se travestit, on ne joue.  Les frappes de pieds, plus légères que dans le flamenco, qui fait partie de la même famille, expriment toute une gamme de sentiments qui va de la fierté à la détresse, en passant par la simple mais forte  joie de danser ses peines et ses joies. Car, comme l'a écrit Simona dans un très bel article paru dans Passion Oriental, "c'est souvent la seule chose qui restait au peuple rom", cette liberté d'expression...

 

Simona n'enseigne et ne danse pas que les danses tziganes d'Europe de l'Est. Elle danse aussi les danses flamencos, les danses ghawazees, cocek, Kalbeya... et c'est l'une des seules actuellement à avoir apprivoisé toutes ces danses qui entretiennent de curieux liens de parenté les unes avec les autres... c'est toute une histoire que je vous raconterai bientôt!

Je dois justement faire un stage de danse Kalbeya samedi 21 mai... ainsi, j'aurai l'occasion de vous parler davantage de Simona Jovic, de cette mystérieuse danse kalbeya et aussi de vous parler du peuple rom....

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15 mai 2006 1 15 /05 /mai /2006 07:31

 

Quand en 1891 Oscar Wilde écrit en français sa pièce de théâtre en un acte "Salomé", le thème est déjà très à la mode. Avant lui, Heine, dans Atta troll, Swinburne, Mallarmé, Banville, Laforgue, se sont déjà largement inspirés du thème. Wilde cependant innove. Il retient l'idée déjà exprimée avant lui d'une Salomé qui découvre un désir violent pour Jean Baptiste qui la repousse dans sa prison :

 

 

Extrait de la pièce de Wilde :

 

" Iokanaan! Je suis amoureuse de ton corps, ton corps est blanc comme le lis d'un pré que le faucheur n'a jamais fauché! Ton corps est blanc comme les neiges qui couchent sur les montagnes de Judée! (...) il n'y a rien d'aussi blanc que ton corps! Laisse moi toucher ton corps!

- Arrière, fille de Babylone! C'est par la femme que le mal est entré dans le monde! Ne me parlez pas. Je ne veux pas t'écouter! Je n'écoute ques les paroles du seigneur!"

 

On voit que le langage de Salomé rappelle beaucoup celui de des Cantiques des cantiques, dans l'Ancien Testament.

Mais Wilde rappelle par la bouche de  Iokanaan ce qu'il en est de la femme à son époque.... c'est par elle que le mal est entré...

Salomé va t'elle se décourager?

 

 

Mais les sept voiles, alors?

 

Nous y voilà! Salomé n'est plus la douce jeune fille obéissante, qui sur l'injonction de sa mère, doit séduire Hérode. C'est elle même qui décide de danser, car son désir pour Baptiste l'a embrasée toute entière. Et elle dansera, malgré l'interdiction d'Hérodiade, sa mère. Elle demandera à ce qu'on lui amène les sept voiles. C'est la première fois que cet accessoire apparaît. Salammbô, la soeur de Salomé  suivant les propres termes de Wilde, l'a  sûrement inspiré,    notamment le chapitre intitulé " le Voile de Tanit"

Je ne me lancerai pas dans une explication psychanalitique, des centaines d'auteurs l'ont déjà fait, chacun y allant de sa projection personnelle... de son fantasme personnel. Je préfère vous livrer quelques dialogues....

 

 

 

Extrait :

Salomé : vous avez juré, Tétrarque!

Hérode : Et je n'ai jamais manqué à ma parole! (...) et bien Salomé, qu'attendez vous?

Salomé : J'attends que mes esclaves m'apportent des parfums et les sept voiles et m'otent mes sandales.

Hérode : Ah! vous allez danser pieds nus! c'est bien, c'est bien! (...) ah non, elle va danser dans le sang! il y a du sang par terre!

Hérodias: qu'est ce que cela vous fait qu'elle danse dans le sang? Vous avez bien marché dedans, vous!

(...)

Salomé : je suis prête!


 

 

 

Voilà l'intrigue. Il est étonnant de lire les critiques de l'époque et de constater qeu cette pièce suscita autant l'admiration que la critique violente. Loti aimait beaucoup l'oeuvre.

Salomé danse pour obtenir la tête de Jean Baptiste, qu'elle portera dans un long plat d'argent, comme l'Hérodiade de Heine ( il y a eu confusion entre Hérodiade et sa fille mais l'explication est aisée, puisque le nom de Salomé ne figure nulle part comme lié à la mort de Jean Baptiste). Et elle l'embrasse. De dégoût, Hérode la fait écraser par ses soldats sous leur bouclier.

C'est la fin de la pièce et la mort de Salomé, horrible, éclipse du coup celle de Jean.

 


 

En 1905, Strauss demandera à son ami Romain Rolland si l'oeuvre est écrite dans un bon français car il veut en faire un opéra. Comme pour Elektra, l'opéra sera en un acte.  Il écrira une partition pour la fameuse danse des sept voiles, qui est une musique étrange, inquiètante et violente. Les mises en scène qui se succéderont insisteront plus ou moins lourdement sur cette danse des sept voiles, jusqu'à mettre dans les années 1970 Anja Silva en resille, soutien gorge et porte jaretelle... la lecture des pièces inspirent lourdement les metteurs en scène masculins....

 

 


 

Après le scandale de l'opéra ( interdit a Vienne, entre autre) le thème de Salomé continua d'inspirer beaucoup. On dit que trois mille poèmes circulaient encore en 1900.

Un mot avant de clore pour aujourd'hui sur les illustrations de la pièce de Wilde. Lorsque celle ci fut publiée en anglais en 1894, trois ans avant le  Dracula de Storker, un autre damné, Wilde choisit un jeune auteur du nom de Aubrey Beardsley. Mais il le regretta amèrement :

 

 

Voici ce qu'écrira Wilde à ce propos : " Ma Salomé est une mystique, une soeur de Salammbô, une sainte Thérèse qui adore la lune (...) Les illustrations ressemblent aux griffonnages impretinents faits par un écolier précoce dans les marges de ses cahiers. "

Malheureusement pour Salomé, ces illustrations sont liées aujourd'hui à elle et à la pièce... 

 

 

 

 


 

 

A lire aussi  sur ce blog:

 

qui est Salomé?

Salomé : de l'histoire au mythe

Salomé et les Evangiles

 


 

a venir  sur ce blog:

extraits d'oeuvre

Salomé, Salammbô,Ishtar...

N'hésitez pas à m'écrire ou a poster sur cet article si le thème vous inspire!!!!

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