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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 20:10
 

  Nosferatu a un parfum bien à lui que je garderai longtemps en mémoire.  Oh, rien à voir avec une histoire de vampire qu'on nous raconterait pour nous terroriser, non.
Ce n'est pas narratif, mais il se dégage de cette oeuvre une atmosphère pesante, sombre, où pourtant des moments de pure poésie scintillent tout à coup, comme une arrivée d'air frais au milieu de toute cette noirceur. Dans toute cette obscurité, la chevelure de Juliette Gernez  sera comme un rayon de soleil,  les bras d'Alice Renavand, deux serpents de lumière, la peau de Mitéki Kudo scintille comme sous un clair de lune...

Le décor, réduit, présente dans les cintres une sorte de grand puits d'où vient la lumière, souvent grise, parfois orangée.
La scène est encadrée par de grands piliers de béton. On imagine dans les coulisses la prolongation du décor dévoilé sur scène : des corridors sans fin,  peuplés d'êtres d'un monde sans lumière.
C'est dans ce no man's land souterrain qu'ont lieu ces étranges rencontres. La vampirisation n'est qu'un "signe" de reconnaissance, une appartenance à un clan... comme la " famille" du film " le Survivant" d'après une nouvelle de Matheson...

 

 

 

 


 

 

 

 


 
Sur quatre pièces de Dusapin, certaines un peu conventionnelles, d'autres très inspirées, s'organisent des duos, des solos, des quatuors, des scènes de groupe.
Les danseurs ont d'abord travaillé dans le silence avant de travailler en musique. On le sent à cette pulsation interne et collective qui anime la danse d'une façon assez organique, comme si tous ces corps n'appartenaient qu'à un seul être aux multiples incarnations.
 
La scénographie , difficile à suivre, oblige le spectateur à «  lâcher prise » sur sa façon de recevoir habituellement un spectacle. Il faut se laisser « hanter » pour entrer dans Nosfératu. 

La musique, la danse et la scène peu éclairée obligent a un état d'éveil : les yeux doivent s'habituer à la pénombre, l'esprit, a une mise en scène qui n'est pas linéaire. Les oreilles doivent accepter l' absence de thématique musicale : rien ne peut donc  être relié dans la mémoire. Il n'y aura   pas "d'affect", au sens romantique du terme.  Nosfératu est un ballet qui refuse l'effet.

Que se passe-t-il ?
 Des êtres se retrouvent, dansent, se quittent, se combattent, s'aiment.   
Les corps se tendent, s'agitent, sont frénétiques, enchainent des figures à une vitesse hallucinante, puis c'est le repos, le temps suspendu, le temps d'un duo où tout s'arrête. Les duos, sans être très innovants sur le plan chorégraphiques, sont des moments où le spectateur peut poser son regard, rêver un peu, quitter le monde brut et frénétique de ces rencontres sans logique.
 On ne peut que saluer le magnifique travail de rythme  des danseurs!
Les relachés, les mouvements si rapides qu'on pense impossibles à exécuter, la frénésie incessante qui laisse parfois place à un «  temps suspendu », tout est travaillé en profondeur. Cela demande beaucoup de virtuosité de la part des danseurs. ( sublimes Martinez, Kudo, Isoart, Renavand, Yong, Gernez)

 


 
Pendant tout le spectacle, les questions se pressent sans qu'on puisse s'attarder sur aucune; le temps presse, quelque chose se passe qui ne durera pas, alors on attend, on s'attend à quelque chose...mais la frénésie nous gagne... à quoi assiste t'on? qu'est ce qui se trame dans ces sous sols?

Nosferatu est le genre d'oeuvre qui laisse le spectateur dans un état étrange sans que l'on sache à quoi on a assisté
un peu comme le grand Meaulne quand je le lisais : impossible à chaque fois de me rappeler l'histoire, mais bien l'état dans le quel le livre m'avait plongée 
 C'est sombre, comme par une nuit sans lune, et pourtant quelque chose se trame et s'incarne sous nos yeux, sans qu'on puisse soulever un coin du voile...
 
 
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 photos issus du site de l'opéra de Paris : www.operadeparis.fr

 
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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 20:04

petit compte rendu écrit sur critical dance, danser en français à l'issu de la représentation. Je le livre tel qu'il a été écrit, c'est à dire, en un trait


representation du dimanche 23 octobre

Ganio, Osta, Hilaire, Guerri, Isoart

Je suis ressortie heureuse de cette representation, car j'y ai ressenti des émotions très fortes à plusieurs reprises. Mais le ballet en lui même ne m'a pas entièrement convaincue : des scènes très fortes émotionnellement ou poétiquement voisinnent ( à mon avis) avec des scènes plus bavardes et un peu creuses... ce qui fait que pendant le spectacle je passais du plus vif intêret à un certain ennui.

La musique ne va pas avec le propos?
Mais justement, si! Je n'avais pas envie d'écouter les 4 saisons, et NLR leur restitue une force dramatique a laquelle je ne m'attendais pas. La danse revivifie cette oeuvre cent fois écoutées... c'est quand même très fort! et pourtant, que de fausses notes : qu'a cela ne tiennent, par la danse les 4 saisons étaient comme rajeunies, comme rendues à leur propos universel. Par ailleurs, la musique n'est pas que charmante et légère : le final de l'hiver, le dernier mouvement de l'été, le deuxième de l'automne ont une puissance dramatique qui enfant ( et aujourd'hui en voyant Ganio) me bouleversait à me faire pleurer. Je les trouvais pleine de souffrance!) sans parler de tous ces frottements de seconde au clavecin qui crée quelque chose d'hypnotique, de mystérieux et non pas de léger!

Vois t'on un Caligula fou, sanguinaire, orgiaque?
Non, ce n'est pas le premier propos ; ce n'est pas ce qu'a voulu N Leriche, précisément puisqu'en lisant la vie des douze césars il a découvert des facettes inconnues de Caligula
pendant tout le spectacle je n'ai pu m'empêcher d'imaginer J Belingard, et je me suis dit : c'est comme pour Ivan le Terrible
NLR campait un Ivan despotique, fort, Martinez campait un Ivan fou! fou d'amour, entre autre! ( en simplifiant)
Là, en voyant Ganio, on voit un Caligula malade, fragile, terrassé par des crises d'épilespie, un Caligula qui passe d'une émotion à une autre sans transition... dans son premier grand solo ( sur l'été) Ganio a donné une énergie, une virtuosité, un drame a sa danse qui m'ont clouée sur mon fauteuil... j'adore cet artiste! et pourtant, j'étais si déçue de ne pas voir Bélingart que je ne m'attendais pas à être aussi receptive...
plus le spectacle a avancé, plus Ganio a donné tout son registre d'artiste à son personnage; j'envie ceux qui le verront dans trois ou quatre representations; et puis je salue son courage : ce n'était pas ce jour là qu'il devait danser: il devait avoir un trac... ses dernières variations montrent tout ce qu'il y a en lui : maturité, virtuosité, fougue, passion...

lorsqu'il est en scène et qu'il ne danse pas, il incarne un Caligula un peu perdu, comme un homme qui manquerait de repères, comme un enfant poussé trop vite sur la scène du pouvoir

l'utilisation de la scène est très interessante : avant scène pour la pantomime, fond de scène pour l'imaginaire de Caligula, tout ce qu'il ne peut pas atteindre ( heu, c'est mon interprétation) puisque la lune descend et monte par cet escalier. scène utilisé pour l'espace dansé, arrière colonne pour ce qui se trame dans l'ombre, ciel pour le monde du destin? sur cette vaste toile noire qui surplombe la scène sont projetées des videos qui sont étranges (on peut imaginer ce qu'on veut : poussière d'étoiles, monde microcosme, cellule vue au microscope)

j'ai adoré toutes les scènes de pantomime

Hilaire est certes fabuleux, mais en plus, ces quatre figures blanches qui se meuvent comme en miroir ( les trois hommes en jupes blanches m'ont rappelé les Parques, ou des figures du destin) rompent le temps du drame. Ensuite, lorsque la pantomime se déplacera sur la scène avec la musique non plus electronique ( très belle) mais avec celle de Vivaldi, on sait que les choses vont changer
ces scènes sont très réussies, novatrices, poétiques, et captivantes : a chaque fois je retenais mon souffle, j'étais aspirée par l'intentité du mouvement et sa concentration. C'est au moment où le mouvement se suspend, quitte le domaine de l'énergie brute ou du monde plastique ( on danse suivant des codes, on crée des figures, on donne à l'énergie qui nous habite tout son poids en dansant) pour entrer dans celui plus subtil où le coprs joue avec l'énergie, la sculpe, lui donne une forme, au lieu de se laisser porter par elle, que tout se joue. Hilaire était parfaitement à l'aise avec ce langage et on oubliait tout le reste du ballet pendant les quelques minutes pendant lesquels il dansait. J'ai compris pourquoi NLR avait choisi ces scènes pour le passeport, et j'ai ainsi pu les savourer pleinement.

Caligula ne raconte pas une histoire,
mais présente plutôt les différentes facettes de l'empereur : son amour de la lune, ( évanescente C M Osta) sa folie, sa cruauté envers les sénateurs, son amour pour son cheval
cette scène qui aurait pu être d'un ridicule achevé est l'une des plus belles du ballet ( rien que pour elle, cela vaut la peine de voir Caligula!)
j'ai vraiment repensé à ce cavalier espagnol faisant faire des mouvements d'école à son cheval qui visiblement l'aimait de tout son coeur de cheval!
là, on voit Caligula dresser à la longe Isoart-Incitatus, et c'est terriblement poétique et émouvant; Caligula entre tout à coup dans une autre dimension.

Les scènes du corps de ballet sont inégales : j'ai trouvé certaines moi aussi un peu scolaires mais d'autres inventives et très réussies.
J'ai beaucoup aimé voir des filles dans le groupe des garçons et des garçons dans le groupe des filles.
Les costumes suggèrent plus qu'ils imposent... celui de Caligula intrigue. On se demande : qu'est ce? que veut il dire?

NLR dit qu'en lisant la vie de Caligula, il a été étonné d'avoir de l'empereur une vision autre que celle qu'il connaissait,qu'on connait habituellement et que c'est cela qu'il a voulu exploiter.

Bref, un ballet que je reverrai volontiers pour explorer certaines choses, et voir le rôle de Chearea par Romoli.
Le travail chorégraphie est riche, profond, mais un peu inégal. Ce n'en est pas moins une oeuvre inspirée, où l'on sent tout l'univers de NLR. J'en redemande!


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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 20:28

comme pour les autres comptes rendus, celui là a été écrit sur critical dance, danser en français


je rentre de vacances et vous livre à froid mes impressions sur la soirée roland petit du 11 juillet

L'Arlésienne était dansée par l'époustoufflant J Belingard et E Abbagnato
Chaque apparitionde J Belingard me fait l'effet d'un coup de poing dans les trippes! je n'ai jamais vu quelqu'un avoir une présence aussi forte sur scène, allier la virtuosité technique à une puissance aussi violente. Il y a chez lui quelque chose de brut qui donne des frissons, et sa longue descente vers la folie cloue le spectateur sur le siège. Il m'avait déjà fait cette impression là dans phrase de quatuor de Béjart, où je l'avais trouvé exceptionnel
Outre la puissance de sa danse, sa virtuosité, son charisme, il exhale de lui quelque chose de très animal et de très frais tout à la fois! une juvénilité allié à un instinct puissant; il donne l'impression d'avoir une force hors du commun et sa dernière variation dans l'Arlésienne est un sommum de desespoir, de rage, de folie, de viscères mises à nu... un artiste immense, vraiment
a ses côtés, j'ai découvert une E Abbagnato toute douce, presque mièvre à force de gentillesse, sensible, très loin des personnages de Sylvia et d'Isabelle... très belle ligne, grande douceur. Sa danse est mesurée, sensible, tout en contraste avec celle de Jérémie.
Cependant, on ne comprend pas très bien ce qui se passe entre ce couple, puisque J eremie-Frédéri semble n'avoir aucun amour pour Vivette dès le début, et à lire les autres posts j'ai compris que Frédéri changeait d'attitude au cours du ballet. Qui peut m'éclairer la dessus?

Le Jeune homme et la mort, toujours magique par son intemporalité et son histoire universelle m'a aussi quelque peu laissé sur ma faim
N Leriche fut égal à lui même, tout en sensibilité, avec des sauts époustoufflant, une attente et une angoisse tangible, une dévotion pour la Mort, pathétique, et des prises de risque constants... il se donne à fond, comme dans tous ses rôles, il perd toute fierté, il n'est plus qu'un pauvre jouet...
c'est MA Gillot qui ne m'a pas vraiment convaincue
elle n'a pas la froideur glaciale, la perversité, le côté " statue du commandeur au féminin" que j'aime voir dans ce rôle
j'ai plus vu une démonstration technique que la mort elle même; j'ai vu MA Gillot faire de beaux développés, se promener, mais pas incarner cette mort froide qui se joue de l'artiste...
du coup, le couple était moins tragique que lorsque c'était par exemple Pietra qui dansait au coté de Nicolas ou encore, lorsque c'étaient les créateurs Babillée/ Philippart d'après les extraits que j'en ai vus.
quand à Carmen...
et bien... ma foi... C M Osta campe une jolie fée Clochette! :wink:
sa Carmen est plutôt désincarnée et gagne en malice ce qu'elle perd en sex appeal...elle en fait un tout autre personnage, léger, malicieux, facétieux, un peu comme la Satine de N Kidmann dans Moulin Rouge...
:shock: évidemment, mes voisins croyaient que c'était Dorothée gilbert, Carmen... :roll:
du coup, le ballet prenait un tout autre aspect...
est ce voulu? après tout, zizi et R Petit lui ont fait travaillé le rôle. Lui ont ils donné toute latitude pour qu'elle y mette son esprit?
N Leriche campe un Don José sombre, jaloux, qui perd le fil de son destin propre et épouse celui d'une autre
à la " revoyure" ce ballet ne m'a pas autant emballé que les précédentes fois... peut être tout simplement suis je lassé de la musique de Bizet et de Carmen... tandis que Bach et le jeune homme... et comme le dit Tarlatane, " la magie des toits opère toujours"
c'est si vrai...


pas de Roland petit à la fin du spectacle mais une belle ovation aux artistes... ils sont plus cool à Garnier qu'à Bastille pour le rideau... :D

 

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 20:28

critique écrite sur le forum danser en français/ciritical dance
mis tel quel! bonne lecture!


Soirée du 5 juillet


Quelle belle soirée ce fut!
évidemment, pas la soirée idéale, où tous les rôles sont dansés comme on les rêve....
mais l'émotion était au rendez vous, alors, que demander de plus?

Juliette-Pujol a toutes les qualités pour devenir une GRANDE Juliette
pour une prise de rôle : bravo!

elle campe une Juliette juvénile et malicieuse au premier acte et forme avec sa nourrice, l'excellente Ghyslaine Reichert un duo plein de tendresse, de fraîcheur, de charme.
Sa virtuosité sert une danse pleine d'espièglerie, tourbillonnante, avec le côté bouillonnant de la jeunesse...
le couple qu'elle forme avec Benjamin Pech ne fonctionne malheureusement pas toujours, parce que ce danseur, a la très belle technique, n'a pas toujours su être Roméo : on le sent retenu, parfois, beaucoup de trac, je pense... il a tout pour être un magnifique Roméo, s'il arrive à s'abandonner totalement à son personnage.
Heureusement, L Pujol lui insufflait une énergie, une vitalité, une passion qui rendaient certaines scènes passionnées et vibrantes
Lorsqu'il était seul, ou avec ses compagnons, cela retombait un peu

Juliette Pujol m'a fait pleurer : surtout à partir du deuxième acte, dans les adieux, et puis bien sûr dans la terrible scène de la robe... sans parler du troisième acte où son réveil et sa mort ont été bouleversant
d'ailleurs, lorsqu'elle est revenue saluer, elle était encore dans son rôle
elle a énormement donnée... je pense qu'au fil des ans, sa Juliette va devenir exceptionnelle.

J'attendais bien évidemment E Thibaut : et bien, quelle présence, ce danseur! il eclipsait tout le monde! il était déchainé, ce mardi soir! il s'est amusé, et moi avec lui, de le voir sautiller en tous sens... a peine est il en scène qu'on ne voit plus que lui...! :D
quelle technique : agile comme un chat, facétieux, des élévations de sauts magnifiques, une grande virtuosité...
quand au personnage, je serai moins dure que Cathy et Jean Luc :wink:
certes, sa mort ne boulerverse pas, comme d'autres que j'ai pu voir, je ne sais pas pourquoi, on n'arrive pas à s'émouvoir, mais en revanche, le voir sautiller, s'amuser, faire des farces, courir les jupons, taquiner à tort et travers, était un bonheur pur... s'il a la chance de redanser ce rôle et de l'approfondir un peu, de lui donner plus de poids, il me convaincra tout à fait... :D
J'ai beaucoup aimé C Duquenne en Benvolio... on sent la aussi toute la fraicheur de la jeunesse, mais Benvolio est moins cervelle brûlée que que Mercutio... le tandem était très drôle...

J'ai adoré Celine Talon en Dame Capulet : après Laétitia, c'est elle qui m'a complètement emballée!!! c'est la première fois que je vois une dame Capulet de cette envergure : à la fois, elle tient son rang, noue des relations "bizarres" avec Tybalt, aime sa fille, mais ne se laisse pas mener par elle, conventions oblige, s'efface devant son mari, en impose à sa cour, et pourtant on la sent pleines de contradiction
je ne sais pas comment cette danseuse fait pour faire passer tout cela en une soirée, sans avoir necessairement besoin de " faire quelque chose"
Vraiment bravo! je me suis attachée et interessée à ce personnage qui d'habitude ne me fait ni chaud ni froid, et plein de choses m'ont été révélé à travers elle....

Evidemment, Romoli campaint un Tybalt idéal... très noir...

Revenons au ballet que j'ai vu de très nombreuses fois :
la scène du bal qui d'habitude me barbe, hormis les pas de deux des deux protagonistes ou leur solo, m'a profondément ébranlée : les robes et costumes rouge profond, l'énergie violente des groupes, la férocité des attitudes, la colère bouillonante; tout y était : jamais je ne l'avais encore vu danser comme cela; on n'avait pas l'impression d'un bal, mais d'une danse préparatoire à la guerre, comme dans certaines tribus!
c'était très intelligemment menée, et Céline Talon et W Romoli y étaient sans doute pour beaucoup
du coup, cette scène guerrière tendait un écrin idéal aux facéties des compagnons de Romeo et aussi au coup de foudre : le contraste n'en était que plus saisissant


l'ensemble du ballet était menée avec energie et conviction ce qui permettait d'accepter plus aisémment certaines longueur du ballet.
J'aime beaucoup tous les registres utilisés dans cette chorégraphie. C'est l'histoire d'une bataille, d'un grand amour... la violence ne cède pas le pas devant l'amour... et la crypte, toute noire, où Roméo tue Paris, se tue après une danse macabre avec Juliette ( re-formidalbe Pujol qui l'a encore m'a tiré les larmes!) où s'éveille puis meurt Juliette atteint des sommets dans l'intensité dramatique
Shakespeare est immense, Noureev ne s'en tire pas mal non plus :wink:
Facétie, amour, meurtre, fantômes, lyrisme ( exil de Romeo qui rêve, Rosaline...) poésie ( jardins la nuit, ville endormie) scène de rue, scène de bataille, séparation, tragédie.... bref, pendant deux heures trente, toute la comédie humaine passe devant nos yeux qui en redemande....

 

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 08:38

petite critique écrite sur le site critical dance, danser en français, reproduite telle quelle ici


J'ai donc vu la représentation d'hier, 27 mars, avec Abbagnato, Leriche, Averty, Bridard et Martinez , après avoir vu celle du 12 ( Dupont, Legris, Gillot, Leriche Martinez)
je ne peux pas dire que j'ai préféré l'une à l'autre, parce qu'elles étaient très différentes, mais servaient merveilleusement le ballet... c'est mon coup de foudre de l'année, ce ballet, et je me sens très touchée par l'univers de Neumeier... je ne peux que le remercier d'exister! :D et de créer :D
la version qui a été filmée était parfaite de force, de maîtrise, avec la présence magistrale des cinq étoiles au sommet de leur talent
celle d'hier était très vivante, très humaine, avec une lecture de la scénographie un peu différente; elle était plus inégale mais aussi parfois plus forte sur le plan du drame et de l'émotion

Les deux Aminta, Legris et Leriche sont tous deux au sommet de leur art, pour simplifier on pourrait dire que la danse de Legris est très  pure, celle de Leriche terriblement humaine

Les deux Sylvias étaient magnifiques aussi : celle de Aurélie Dupont toute douce, pleine d'enfance, de fraîcheur, d'innocence, et et de doute; soumise aussi à la puissante Diane ( MA GILLOT) le pas de deux des deux filles est d'ailleurs un moment fort, où se joue à la fois tendresse, domination, désir de plaire, peur de perdre... il est vraiment doué ce Neumeier pour mettre autant en peu de pas!
Celle d' Abbagnato est différente : moins soumise, mais tout aussi indécise...

A peine s'est on assis dans la salle que Endymion le bel endormi autrefois aimé de Diane se meut sur l'avant scène, yeux fermés, alors que l'orchestre n'est pas installé et que la lumière est dans la salle. Puis la lumière s'éteint; et des flèches fusent de la salle vers la scène : les Chasseresses, sur appel de cors joyeux et étincelants, investissent un peu la salle avant que le rideau  se lève; une porte s'ouvre dans le fond de la scène
là apparait Amour les yeux bandés, un arc à la main ( Excellentissime José Martinez) accompagné par des petits êtres facétieux en salopettes qui m'ont rappelé le Puck du Songe d'une nuit d'été; ils sont très drôles, bondissant, plein d'insouciance et prennent en photo Amour!
Et voilà la magie de Neumeier : superposer des univers irréls, magiques, malicieux, plein de jeunesse et d'espièglerie avec des univers humains où les plaisirs succèdent aux joies, où les doutes cèdent la place à l'incertitude, au regret, où les désirs s'ils sont comblés n'apportent pas forcément le bonheur, où le temps, maitre absolu, passe inexorablement...
autre détail très attachant : chaque personnage danse à différents moments du ballet un petit leit motiv de pas : ainsi amour a un jeu stylisé de bras, il tourne sa tête de façon saccadé dans différentes directions, et cet enchaînement de pas que le spectateur peut facilement identifier, ce leit motiv joue un rôle très fort dans la mémoire du spectateur . Il tisse un réseau d'émotions indépendants de ce qui se passe sur la scène et crée dans la mémoire un ballet parallèle qui suit son cours indépendamment de celui qui se déroule sous nos yeux...

Ces leits motiv, on les retrouve aussi dans la musique, notamment une jolie et nostalgique mélodie à la flûte qui joue un rôle fort dans le déroulement du ballet!

Puis arrivent les esprits de la fôret,aux gestes fluides et poétiques, tout de vert vertu. Leur doux pas de deux laissent bientôt à la place aux chasseresses qui surgissent guerrières, jeunes, belles,( vraiment très belles!) en short et gilet moulant, un arc à la main. Elles sont pleines de vie, de fougue,d'ardeur, de jeunesse; elles rivalisent de vitalité et de force entre elles; elles ont elles aussi leur petit leit motiv : saut de chat à l'italienne, battement de face pied flexe, jeu de hanche, et ces mouvements les accompagnent à chaque fois qu'elles viennent en scène pour affirmer leur appartenance à un clan : Sylvia l'utilisera plus d'une fois pour résister à Aminta, pour refuser l'invitation d'Amour, pour marquer sa fidélité à Diane... dansée par Karin Averty; elle m'a émue aux larmes lors de son pas de deux avec Endymion, lorsque après avoir fustigé du regard Sylvia qu'elle a surprise avec Aminta elle danse avec son ancien amour endormi.
Karin Averty campe une toute autre Diane que la sublime et très autoritaire Diane de MA Gillot : Karine, très féminine, est cependant entière, féroce, elle entend bien que ses charessesses lui obéissent et lui soient fidèles; c'est dans la force de son caractère que réside sa virilité; mais lorsqu'elle se rememore son amour pour Endymion qu'elle retrouve pour un pas de deux magique ( parfait Yann Bridard qui avait vraiment l'air de dormir sur scène, ses gestes semblaient rempli d'air; il surgit d'un autre monde, s'ouvre pendant quelques instants à celui de Diane avant de sombrer de nouveau dans un sommeil lourd, où plus rien du monde de Diane ne lui parvient) Diane devient une toute autre femme éperdue de regret, de chagrin de ce qu'elle a perdu; et cela, Averty le danse à la Perfection :D :D
le premier acte reste mon préféré parce qu'il mêle humour, amour, poésie, facétie, lyrisme, pas de deux, solos, et que tout cela s'enchaine d'une manière parfaite
le second acte, le bal, est plus brillant, mais si Sylvia découvre sa féminité, elle se perd aussi elle même:
le retour d'Aminta dans le bois de sa jeunesse est poignant, et Leriche n'est plus que douleur; il revoit Sylvia et le pas de deux qui suit est bouillant d'amour; il ne la laissera pas partir une seconde fois; elle aussi réalise qu'elle l'aime... mais sa vie est faite; un homme vient la chercher; et Aminta reste desespéré dans le bois vêtu de blanc, couleur de l'hiver, de la fin de la vie, tandis que les charessesses, immuables, éternelles continuent comme par le passé à hanter les bois, indifférentes au temps qui passe et aux amours humaines

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:35

 Critique du 16 mars 2005


Un ballet " hanté" 

J'avais vu Hurlevent il y a deux ans; j'étais affreusement mal placée et j'avais entr'aperçu le ballet entre les épaules carrés d'un géant, et la silhouette plus que rondelette de sa compagne, le tout de 3/4 et au troisième étage... bref! pas l'idéal; j'étais ressortie un peu hébétée, sans trop savoir pourquoi... et puis, tout à coup, le ballet s'était mis à me hanter! si si, je vous assure : hop, je voyais Joseph allumer et éteindre les feux, dans des décors gris, grèges, noirs, avec des effets de lumière comme lorsque la pluie et le soleil tourmentent les landes... je voyais les mortes amoureuses et leurs longs cheveux apparaître et disparaître, comme dans les tableaux des romantiques allemands, et puis tout à coup, sur un air de vièle, des paysans dansaient entre les corps tordus des arbres... je voyais Linton trembler de froid et de solitude, enfiler des gilets, des manteaux, des pardessus, des robes de chambre, sans réussir à réchauffer le vide de sa vie... tout cela, avec le vieil arbre griffu,tordu par le vent qui prenait vie dans mes nuits d'insomnie... et puis revenait sans cesse une impression de vent, de froid, de brutalité et de passion; 

   Hurlevent

c'est cela, Hurlevent; des scènes déjà très fortes par les décors, la lumière, les couleurs de terre, avec parfois des contrastes qui ne durent qu'un instant : un ciel bleu, qui cède tout de suite la place à un ciel d'orage, lourd de pluie et de froid Depuis, j'ai revu le film avec Merle Obéron et Laurence Olivier, et puis plus récemment le très hanté "les soeurs Brontë "de Téchiné... qui est finalement assez proche par certains côtés du ballet de Kader Belarbi...et beaucoup de choses, rétrospectivement dans le ballet se sont éclairées...notamment les différents mondes : monde de lumière des Linton, monde rude de Heathcliff, monde de la lande, monde de la terre animés par les silhouettes des paysans, monde des esprits, blancs et noirs... et puis ses mystérieux gardes du corps qui évoquent un peu les " choeurs grecs" dans les tragédies antiques et puis monde de l'enfance, des fleurs où réside l'espoir J'ai donc vue la représentation du 15 mars et je suis ressortie complètement déchaînée de passion de la salle, à un tel point que je n'ai pas dormi cette nuit!Vous savez, lorsque vous avez vraiment vu quelque chose que vous n'arrivez plus à quitter pendant des heures et des heures! 

Les interprètes

Ce qui avait pris vie dans ma mémoire pendant deux ans s'est révélé hier dans une puissance dramatique magistrale: Nicolas Leriche ( vu deux jours auparavant en Amour! ) s'est révélé plus brutal que jamais, complètement fou d'amour pour Cathy, jaloux, méchant, habité par une violence hallucinante que traduit surtout sa gestuelle qui semble être dictée par ses sentiments intérieurs ( rien de décoratif, de surfait) et que ses sauts félins, d'une très haute élévation n'altèrent en rien; je veux dire que la beauté de ses sauts et de ses réceptions auraient pu adoucir le personnage ou lui donner une sensualité douce : pas du tout. Ils restent dans une énergie de hargne totale! Les sommets d'hier avec lui : la scène où par la vitre du salon, il voit Cathy : sans danser, il nous communique sa rage, sa souffrance, son sentiment de perte; la scène avec E Abbagnato : d'une puissance et d'une violence rare; j’ai cru qu'il allait la briser sur scène! Je n'avais jamais rien vu de tel, sauf dans Docteur Labus de Galotta et dans un tout autre registre de danse et puis l'incroyable scène finale: ses retrouvailles dans l'éternité avec SA Cathy.Il n'y avait plus un son dans la salle, les spectateurs retenaient leur souffle et leurs larmes... il n'y avait que le bruit du vent, obsédant et mystérieux, souffle d'un ailleurs... Hurlevent, et leur amour à l'image de la lande : aride, entier, violent, brut, sans concession possible... je reverrais longtemps ces scènes... Cathy-Gillot a atteint la perfection... toute gamine au début, se roulant dans les fleurs, puis dans la découverte d'une monde chic: la scène où elle se roule sur le canapé en chantonnant un langage d'onomatopée met mal à l'aise par son réalisme... ils sont tous là, les Linton, chic et figés, et elle Cathy, arrive dans leur salon, avec ses manières brutales, sa petite robe qui découvre ses jambes et ses pieds nus, ses cheveux en bataille... rencontre de deux mondes qui n'ont rien en commun; les Linton ont dansé ; ils ont l'air de pantins que rien n'anime et Cathy arrive... avec l'odeur de la lande, de la pluie, de la terre... Cette grande artiste opère une métamorphose totale en moins de deux heures : petite fille sauvage et insouciante, femme qui naît, qui découvre les plaisirs de porter de belles robes, de côtoyer des gens chics, d'être aimé d'un homme aux belles manières, d'avoir pour amie une femme douce ; puis femme qui souffre, femme qui se révolte, qui meurt... mais son amour est resté pour toujours dans la lande, et garde son parfum de bruyère... (on entend le thème du début à ce moment là, lorsque Heathcliff et Cathy se roulaient dans la lande, et c'est à pleurer!) Karl Paquette aussi a donné une consistance incroyable au pâle Edgar ; tout figé et un peu ridicule au début, débordant de bonnes et creuses manières, puis le personnage évolue, jusqu'à nous rendre palpable sa solitude et le vide de sa vie si lisse que Cathy n'a fait qu'effleurer Il danse d'abord comme un pantin bien élèvé : ronds de jambe et ports de bras figés, il a un habit vert, peut être en velours bien ajusté, et des bas bien tirés dans ses souliers ( rien a voir avec le pull et la pantalon " grunge" et les pieds nus d'Heathcliff)puis il perd peu à peu son assurance, ses manières, jusqu'à ce solo halluciné où il enfile habit sur habit : il m'a bouleversée tant il a donné à son personnage, donc aux spectateurs... aucun de ses habits ne recouvrira le vide qui l'entoure, ni ne réchauffera le froid qui le dévore... et Joseph est là, complice, spectateur ou simple témoin? Karl Paquette évolue beaucoup et bien cette saison...! Et puis, LA découverte de la soirée : Isabelle- E Abbagnato,( je l'avais vu dans Don Quichotte où je l'avais trouvée "jolie danseuse, agréable à regarder", sans plus) j'en ai encore les larmes aux yeux quand je revois son duo avec Heathcliff : tant de masochisme, de don de soi, d'amour désespéré, elle qu'on a vu danser chic dans son salon, avec sa jolie robe toute fluide, avec une vie toute aisée dans la lumière... tout à coup qui va se briser sur l'écueil qu'est Heathcliff; elle va se perdre dans un abîme sans fond... Heathcliff la traite avec une brutalité aussi énorme que dans ses affrontements avec Hindley Romoli : elle aussi quitte le langage de la danse " rond de jambe" pour une danse d'une expressivité " expressionniste" Le sommet intervient lorsqu'elle revient sur scène les pieds liés par une corde Je n'avais encore jamais vue E Abbagnato se mettre en danger sur scène de cette façon : elle donne tout; sa technique est complètement sûre, son sens dramatique vertigineux, sa métamorphose inoubliable... une artiste en état de grâce Quand au frère de Cathy ( Romoli) égal à lui même dans l'incarnation total d'un personnage vil et violent à la fois... au final, pathétique...on le voit errer, hargneux, escalader l'arbre tordu, se rouler dessous, il est souvent sur scène avec son mal de vivre, ses pas traînants, son dos qui se voûte 

Un chef d'oeuvre

Ce qu'il y a de fabuleux dans ce ballet, c'est la confrontation de tous ces mondes et des différents styles de danse qui en découlent C'est l'intelligence de Belarbi a avoir su rendre l'atmosphère du livre palpable avec ses passions : chaque tableau est entier, indépendant, tout en s'insérant parfaitement dans le tout du ballet : comme si au fil de la lecture, Belarbi avait visualisé très clairement les scènes auxquelles il tenait le plus C'est la beauté des décors et les contrastes de lumière La musique, si elle n'est pas d'une grande originalité sert bien l'oeuvre; elle joue aussi sur les ombres (cuivres, bois) et la lumière (cordes, harpe, flûte,) avec des réminiscences de thèmes bien dosés ( mais je plaignais les gens assis à l'orchestre côté tuba : ça a du être une horreur : pourquoi les cuivres sont ils aussi mauvais dans cet orchestre : ils jouent leurs notes en se foutant du reste de la partition!) Je n'ai pas parlé des deux enfants, ( Isoart et Zuspereggy) petits rôles et grande présence ni du sublissime Jean Marie Didière, très grande présence, gardien des secrets, des passions, et de Céline Talon, ... j'ai plus de mal à comprendre son rôle: est elle protectrice de Cathy? quoi d'autres? qui peut m'éclairer? Bref : j'en redemande!!!! bravo, une fois encore à tous les artistes!   


L'évocation de Giselle, chef d'oeuvre du ballet romantique


 on ne peut que penser à Gisèle en voyant Hurlevent : non pas une "copie" mais une réminiscence : monde de la terre, monde des esprits, amour trahi, mortes amoureuses-willis, garde du coprs qui rappellent les gardiens du cimetière, Hindley est un peu comme Hilarion,présence immense de la nature et rôle dans l'oeuvre,etc mais Hurlevent a un propos et une esthétique d'aujourd'hui; pour moi, c'est un très grand ballet : il s'insère dans une progression logique de la danse : il plonge ses racines au coeur de ballet romantique, exploite la technique contemporaine sans renoncer au langage classique; il traite un thème universel (une histoire d'amour) mais avec un visuel très personnel et contemporain : utilisation judicieuse de projection de diapo par exemple...

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:33

voici un long texte écrit pour critical dance, danser en français à l'issu d'une représentation de Hurlevent
a noter toute la différence de regard entre cette critique et la précédente sur la même oeuvre vue deux ans plus
tôt!


J'avais vu Hurlevent il y a deux ans; j'étais affreusement mal placée et j'avais entr'aperçu le ballet entre les épaules carrés d'un géant, et la silhouette plus que rondelette de sa compagne, le tout de 3/4 et au troisième étage... bref! pas l'idéal; j'étais ressortie un peu hébétée, sans trop savoir pourquoi... et puis, tout à coup, le ballet s'était mis à me hanter! si si, je vous assure : hop, je voyais Joseph allumer et éteindre les feux, dans des décors gris, grèges, noirs, avec des effets de lumière comme lorsque la pluie et le soleil tourmentent les landes... je voyais les mortes amoureuses et leurs longs cheveux apparaître et disparaître, comme dans les tableaux des romantiques allemands, et puis tout à coup, sur un air de vièle, des paysans dansaient entre les corps tordus des arbres... je voyais Linton trembler de froid et de solitude, enfiler des gilets, des manteaux, des pardessus, des robes de chambre, sans réussir à réchauffer le vide de sa vie... tout cela, avec le vieil arbre griffu,tordu par le vent qui prenait vie dans mes nuits d'insomnie... et puis revenait sans cesse une impression de vent, de froid, de brutalité et de passion; c'est cela, Hurlevent; des scènes déjà très fortes par les décors, la lumière, les couleurs de terre, avec parfois des contrastes qui ne durent qu'un instant : un ciel bleu, qui cède tout de suite la place à un ciel d'orage, lourd de pluie et de froid

Depuis, j'ai revu le film avec Merle Obéron et Laurence Olivier, et puis plus récemment le très hanté "les soeurs Brontë "de Téchiné... qui est finalement assez proche par certains côtés du ballet de Kader Belarbi...et beaucoup de choses, rétrospectivement dans le ballet se sont éclairées...notamment les différents mondes : monde de lumière des Linton, monde rude de Heathcliff, monde de la lande, monde de la terre animés par les silhouettes des paysans, monde des esprits, blancs et noirs... et puis ses mystérieux gardes du corps qui évoquent un peu les " choeurs grecs" dans les tragédies antiques
et puis monde de l'enfance, des fleurs où réside l'espoir

J'ai donc vue la représentation du 15 mars et je suis ressortie complètement déchaînée de passion de la salle, à un tel point que je n'ai pas dormi cette nuit!Vous savez, lorsque vous avez vraiment vu quelque chose que vous n'arrivez plus à quitter pendant des heures et des heures!

Ce qui avait pris vie dans ma mémoire pendant deux ans s'est révélé hier dans une puissance dramatique magistrale: Nicolas Leriche ( vu deux jours auparavant en Amour! ) s'est révélé plus brutal que jamais, complètement fou d'amour pour Cathy, ( M A GIllot)  jaloux, méchant, habité par une violence hallucinante que traduit surtout sa gestuelle qui semble être dictée par ses sentiments intérieurs ( rien de décoratif, de surfait) et que ses sauts félins, d'une très haute élévation n'altèrent en rien; je veux dire que la beauté de ses sauts et de ses réceptions auraient pu adoucir le personnage ou lui donner une sensualité douce : pas du tout. Ils restent dans une énergie de hargne totale!

Les sommets d'hier avec lui : la scène où par la vitre du salon, il voit Cathy : sans danser, il nous communique sa rage, sa souffrance, son sentiment de perte; la scène avec E Abbagnato : d'une puissance et d'une violence rare; j’ai cru qu'il allait la briser sur scène! Je n'avais jamais rien vu de tel, sauf dans Docteur Labus de Galotta et dans un tout autre registre de danse et puis l'incroyable scène finale: ses retrouvailles dans l'éternité avec SA Cathy.Il n'y avait plus un son dans la salle, les spectateurs retenaient leur souffle et leurs larmes... il n'y avait que le bruit du vent, obsédant et mystérieux, souffle d'un ailleurs... Hurlevent, et leur amour à l'image de la lande : aride, entier, violent, brut, sans concession possible...
je reverrais longtemps ces scènes...

Cathy-Gillot a atteint la perfection... toute gamine au début, se roulant dans les fleurs, puis dans la découverte d'une monde chic: la scène où elle se roule sur le canapé en chantonnant un langage d'onomatopée met mal à l'aise par son réalisme... ils sont tous là, les Linton, chic et figés, et elle Cathy, arrive dans leur salon, avec ses manières brutales, sa petite robe qui découvre ses jambes et ses pieds nus, ses cheveux en bataille... rencontre de deux mondes qui n'ont rien en commun; les Linton ont dansé ; ils ont l'air de pantins que rien n'anime et Cathy arrive... avec l'odeur de la lande, de la pluie, de la terre...

Cette grande artiste opère une métamorphose totale en moins de deux heures : petite fille sauvage et insouciante, femme qui naît, qui découvre les plaisirs de porter de belles robes, de côtoyer des gens chics, d'être aimé d'un homme aux belles manières, d'avoir pour amie une femme douce ; puis femme qui souffre, femme qui se révolte, qui meurt... mais son amour est resté pour toujours dans la lande, et garde son parfum de bruyère... (on entend le thème du début à ce moment là, lorsque Heathcliff et Cathy se roulaient dans la lande, et c'est à pleurer!)

Karl Paquette aussi a donné une consistance incroyable au pâle Edgar ; tout figé et un peu ridicule au début, débordant de bonnes et creuses manières, puis le personnage évolue, jusqu'à nous rendre palpable sa solitude et le vide de sa vie si lisse que Cathy n'a fait qu'effleurer

Il danse d'abord comme un pantin bien élèvé : ronds de jambe et ports de bras figés, il a un habit vert, peut être en velours bien ajusté, et des bas bien tirés dans ses souliers ( rien a voir avec le pull et la pantalon " grunge" et les pieds nus d'Heathcliff)puis il perd peu à peu son assurance, ses manières, jusqu'à ce solo halluciné où il enfile habit sur habit : il m'a bouleversée tant il a donné à son personnage, donc aux spectateurs... aucun de ses habits ne recouvrira le vide qui l'entoure, ni ne réchauffera le froid qui le dévore... et Joseph est là, complice, spectateur ou simple témoin? Karl Paquette évolue beaucoup et bien cette saison...!

Et puis, LA découverte de la soirée : Isabelle- E Abbagnato,( je l'avais vue dans Don Quichotte où je l'avais trouvée "jolie danseuse, agréable à regarder", sans plus) j'en ai encore les larmes aux yeux quand je revois son duo avec Heathcliff : tant de masochisme, de don de soi, d'amour désespéré, elle qu'on a vu danser chic dans son salon, avec sa jolie robe toute fluide, avec une vie toute aisée dans la lumière... tout à coup qui va se briser sur l'écueil qu'est Heathcliff; elle va se perdre dans un abîme sans fond... Heathcliff la traite avec une brutalité aussi énorme que dans ses affrontements avec Hindley Romoli : elle aussi quitte le langage de la danse " rond de jambe" pour une danse d'une expressivité " expressionniste"
Le sommet intervient lorsqu'elle revient sur scène les pieds liés par une corde
Je n'avais encore jamais vue E Abbagnato se mettre en danger sur scène de cette façon : elle donne tout; sa technique est complètement sûre, son sens dramatique vertigineux, sa métamorphose inoubliable... une artiste en état de grâce
Quand au frère de Cathy ( Romoli) égal à lui même dans l'incarnation total d'un personnage vil et violent à la fois... au final, pathétique...on le voit errer, hargneux, escalader l'arbre tordu, se rouler dessous, il est souvent sur scène avec son mal de vivre, ses pas traînants, son dos qui se voûte


Ce qu'il y a de fabuleux dans ce ballet, c'est la confrontation de tous ces mondes et des différents styles de danse qui en découlent
C'est l'intelligence de Belarbi a avoir su rendre l'atmosphère du livre palpable avec ses passions : chaque tableau est entier, indépendant, tout en s'insérant parfaitement dans le tout du ballet : comme si au fil de la lecture, Belarbi avait visualisé très clairement les scènes auxquelles il tenait le plus
C'est la beauté des décors et les contrastes de lumière
La musique, si elle n'est pas d'une grande originalité sert bien l'oeuvre; elle joue aussi sur les ombres (cuivres, bois) et la lumière (cordes, harpe, flûte,) avec des réminiscences de thèmes bien dosés ( mais je plaignais les gens assis à l'orchestre côté tuba : ça a du être une horreur : pourquoi les cuivres sont ils aussi mauvais dans cet orchestre : ils jouent leurs notes en se foutant du reste de la partition!)

Je n'ai pas parlé des deux enfants, ( Isoart et Zuspereggy) petits rôles et grande présence ni du sublissime Jean Marie Didière, très grande présence, gardien des secrets, des passions, et de Céline Talon, ... j'ai plus de mal à comprendre son rôle: est elle protectrice de Cathy? quoi d'autres? qui peut m'éclairer?
Bref : j'en redemande!!!!
bravo, une fois encore à tous les artistes!

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:20
quelques annotations sur cette soirée écrites sur le forum critical dance, danser en français


soirée du 17 déc et que j'ai trouvé la soirée magnifique
O Zlozony était une pure merveille
j'avais vu le passeport, et là, dès le lever de rideau, le fond de la scène saupoudrée d'étoiles argentées sur fond noir sur laquelle se découpent trois silhouettes poétiques, m'a tout de suite happée
Cette oeuvre m'a considérablement émue, tant par la musique de Laurie Anderson que par les interprètes, incroyables de force, de poésie, de musicalité, de fluidité, chacun avec son style bien à lui, mais surtout, tous les trois en osmose
et tout à coup, j'ai su pourquoi j'aimais l'art : parce que j'y suis entraînée dans des contrées que je n'imaginais pas, parce que je voyage au delà de moi même, parce que je vais à la rencontre des autres, de leur monde... :)
Un grand bravo à N Leriche, M Legris, A Dupont ( qu'elle avait l'air à la fois immatérielle et terrestre!)
Et surtout un grand merci à eux trois pour m'avoir emporté aussi loin hier soir :p

 j'ai adoré Manuel Legris dans ce registre!Il bougeait comme un serpent; c'était très fluide, intensément poétique, sans que pour autant cela manque de force ou de puissance bien au contraire. Ce qui m'a surtout émue hier, c'est le niveau artistique de l'ensemble : les trois se sont données complètement
 
A noter que pendant un "passeport", la chorégraphe a expliqué son travail. T Brown s'appuie sur l'alphabet qu'elle a élaboré, mais pas uniquement;  elle en a construit plusieurs, et se sert aussi   des répétitions rythmiques et un tas d'autres choses; elle s'est laissé guidé par la technique classique en la moulant à son style, et c'est très beau!
c'est un peu comme un compositeur qui par exemple prend une série de sons pour construire son oeuvre ( période de Berg, Schoenberg)
leur oeuvre ne se limite par à cette série de sons, mais tout s'oriente à partir d'elle (c'est un travail très très complexe mais qui ne s'entend pas!)
j'avais  vu le passeport, où les danseurs nous montraient l'alphabet et  j'ai vu le résultat, et en fait on ne voit pas la structure de son travail, même si à plusieurs reprises on reconnait des lettres comme on reconnait la série du concerto pour violon de Berg, lorsqu'il la fait entendre en entier à certains moment clés de son concerto
T Brown a beaucoup de sensibilité, donc, ça n'est pas une recette mécanique
elle avait d'ailleurs dit au passeport en montrant l'alphabet, "cela, nous sommes d'accord, ce n'est pas de la chorégraphie"!
 

Dans la suite de Bach d Lancelot ( jouée ave beaucoup de fausses notes, ceux qui entendront Roland Pidoux auront plus de chance!) Kader Belarbi est toujours juste; il a une présence incroyablement humble, mais tout en occupant la grande scène de Garnier; il nous emporte avec lui dans cet univers sobre...
c'est formidable lorsqu'un artiste, par sa présence, la justesse de sa danse, donne autant sur scène, sans jamais ennuyer le spectateur, bien au contraire, en l'entrainant dans une sorte de voyage inattendu.

Pour Glacial decoy, j'ai vraiment adoré le silence du ballet; il n'y avait que quelques toux, les spectateurs étaient très concentrés :)  Les danseurs avaient l'air de s'amuser et de se jouer de toutes ces difficultés comme s'il n'y en avait pas!
tous étaient excellents
Ce qui est formidable, c'est que le mouvement existe aussi hors scène, on le devine, il va plus loin que l'espace scénique que le spectateur a sous les yeux; cela crée une dimension particulière pour l'oeuvre
Je salue particulièrement ( même si tous les autres étaient formidables) Wielfried Romoli, qui s'est totalement donné sur scène hier; un artiste à part entière
et puis Delphine Moussin, rayonnante, D. Gilbert, C Talon...Belingart, Romberg... enfin tous! :)

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:16

compte rendu pour critical dance, danser en français


Le lendemain de la soirée Brown-Lancelot, je voyais la Belle à Bastille avec Letestu et Bart dans les rôles titres.

J'ai été très déçue par l'Aurore de Letestu.
Je l'avais trouvée formidable dans Kitri, mais là, elle m'a déçue, comme elle m'avait déjà déçue dans Juliette, dans Raymonda.

Ce qui m'a le plus étonné, c'est qu'à aucun moment elle ne regarde son partenaire, elle danse seule, il n'y a rien entre eux d'un bout à l'autre; je me suis demandée si JG Bart lui tapait sur les nerfs, tant c'était flagrant.
son adage à la rose était laborieux, ces derniers équilibres tremblant et contractés,on avait l'impression qu'elle n'allait pas finir. elle avait sans cesse le cou dans les épaules, et malgré sa magnifique technique que j'admire au plus haut point, je n'ai pas aimé ses choix artistiques.
Sa vision du deuxième acte manque de charme et sa variation du troisième acte manque d'esprit
Pourtant, mis à part l'entrée difficile dans le ballet, elle s'est jouée de toutes les difficultés techniques du reste de l'oeuvre

J G Bart lui, a été un prince Désiré très crédible; sa technique est magnifique
je l'attendais dans la variation de la méditation, très belle, mais qui gagnera je pense en émotion au fil des années
Elle manque un peu de flammes dans la partie centrale, mais il s'est inténsément engagé en la dansant, et tout au long des actes, il s'est montré un Prince poétique

Ce que j'ai préféré, c'est le corps de ballet ; ce soir aussi, ils avaient l'air heureux de danser; ils se regardaient, et ça change tout
j'ai toujours adoré la compagnie Alvin Ailey pour cela, car els danseurs dansent les uns avec les autres, et pas les uns à côté des autres; et ce soir, c'était le cas; ils formaient une vraie troupe! c'était léger, frais, beau

J'ai beaucoup aimé la fée Carabosse de C Talon ( vue la veille de Forsythe!) Elle a plus d'un tour dans son sac et entend bien mener les choses comme elle l'entend!beaucoup de présence et d'expression; sa malice est cruelle!
Encore une mention par le diamant de Fanny Fiat!
du vif argent! des sauts de chats d'une légèreté! beaucoup d'esprit dans sa danse

Et puis encore un mot pour K Paquette D Moussin en oiseau bleue/ Florine
Il y a eu quelques ratés, mais alors ce n'était pas grave du tout!
ces deux là étaient complices, se cherchaient, se regardaient, se trouvaient
Leur danse était légère, enjouée, plein de grace
 Delphine  est bien meilleure qu'il y a cinq ans
Ses ports de bras ne sont plus scolaires,ni secs
Elle a laissé la minauderie de la dernière Belle pour une vraie poésie, une vraie grâce!
K Paquette n'est pas le plus belle oiseau bleu techniquement parlant, mais bizarement, il est l'oiseau bleu! Il donne à son personnage une part de mystère, d'espièglerie inattendue
ce tableau était très très poétique
Bref, une soirée pleine de jolies surprises, qui m'a appris que, décidément, peu importe les ratés techniques, les petites imperfections, à partir du moment où la danse est vivante, vécue de l'intérieur, donnée avec générosité

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:09

un petit compte rendu, un peu bâclé celui là, sur critical dance, danser en français!


soirée du 9 octobre 2004

une soirée inégale

Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur etudes , que j'ai vu dans l'interprétation de Laétitia Pujol, J G Bart, rétabli et M Ganio

Sans la présence de Laetitia Pujol, que, décidement, j'adore, j'aurais été un peu déçue, du moins par le rôle des deux solistes hommes
si J G Bart était en forme et techniquement impeccable, ce n'était pas tout à fait le cas de M Ganio, un peu imprecis dans ses receptions de tours en l'air et sauts; en revanche ses portées étaient aussi magnifiques que dans la Sylphide
J G Bart avait du brio et de la hargne aussi, car il a fait une entrée en scène en claquant très fort des doigts afin :D ainsi, L Pujol a t'elle été forcée de ralentir à plusieurs reprises ses tempi :D ) au cas où cette disparition lui serait trop insupportable (!!!! :eek: )


Véronique Doisneau :
Le problème avec cette oeuvre,  c'est qu'il ne se passe vraiment rien, et que le spectacle est dans la salle ( c'est voulu, me dira t'on)
dans les loges, les gens baillaient, parlaient, regardaient les petites particules de poussière qui dansaient dans la lumière des projecteurs, leurs voisins, renouaient des lacets, arrangeaient leurs cheveux; ah, de l'art spontané, un public actif, que c''était merveilleux!

ah, mon dieu, que j'aime l'art conceptuel ; le créateur ne fait plus rien, et c'est le public qui fait tout!!! car c'est lui qui donne le sens : la bonne blague, quand tout est creux et vide, comme une vieille coquille de noix; le concept reste lui aussi creux et vide!

glass piece ( Robbins)

Sans doute, l'ONP a t'elle programme cette oeuvre pour que l'on oublie pas après V Doisneau, que pour danser, il faut bouger!!!

  cette oeuvre   a fait remonter dans ma mémoire celle que j'avais vu en 1991 et que j'ai adorée
Les hommes ont composé un ensemble fabuleux!
je me suis rappelée alors que la première fois, je les avais trouvés un peu "mous", pas assez virils, mais là, il dégageait une energie très contagieuse et était magnifiquement ensemble

il y avait un danseur assez grand, avec des cheveux bruns coiffés en arrière, qui avait de vagues airs de Hervé Dirmann et qui flamboyait sur scène. Qui est ce?
Il y avait aussi Martin Chaix, toujours totalement investi dans ce qu'il fait, toujours cette danse très généreuse que j'adore
et puis Caroline Bance aussi, très bien!
La musique que j'adore ( c'est lui qui a composé celle de the hours) était on ne peut plus mal jouée, mais cela n'a pas empêché toute la troupe de donner le meilleur d'elle même!
Les deux solistes, Emilie Cozette ( qui gagne en aisance) et Yann Bridart ont composé un beau pas de deux, tout en subtilité
Merci à J Robbins, de nous rappeler que la danse, c'est la vie elle même!

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